abstraction
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en quête d'instantané
Mon frère Hubert (thetimelessride.com) m’a fait découvrir la photo et m’a appris le développement dans son laboratoire de fortune installé dans sa salle de bain. J’avais 17 ans, l’année d’après j’ai reçu un canon F1 qui m’a accompagné pendant un quart de siècle avant que le numérique ne remplace l’argentique, puis que de petits appareils de poche ne remplacent mon lourd boitier et ses objectifs puis que le téléphone portable ne remplace au quotidien la notion d’appareil photo.
Pendant 15 ans j’ai eu moi aussi mon laboratoire dans ma salle de bain, amoureuse du noir et blanc, passant des heures à peaufiner mes tirages. Puis je suis passée à la couleur, au tirage papier, et enfin au digital.
Mais c’est à CalArts que j’ai appris à « prendre une photo », c’est-à-dire « à voir ». J’avais un professeur qui insistait sur la différence entre le beau et l’intéressant : « une photo, ce n’est pas une carte postale ». Il rejetait tous mes efforts d’esthétisme, répétant « c’est ennuyeux, il ne se passe rien ». J’ai mis des semaines avant qu’enfin il trouve mon travail de quelque intérêt.
Et il avait 2 règles d’or : la première, interdit de recadrer une photo, pour cela il voulait qu’on laisse le noir du contour du négatif lors du développement, preuve que celui-ci était entier et la deuxième, passer le moins de temps possible dans le labo photo parce que ce n’est pas la qualité du tirage qu’il recherchait mais la qualité de la prise de vue. La consigne était donc de développer une série de façon uniforme, qu’importe si c’était gris.
Entre le prix des films, du papier photo et le processus lent du développement, il était nécessaire d’apprendre à se restreindre avant d’appuyer sur le déclencheur. Cette contrainte économique et l’intransigeance d’un cadrage que l’on ne retouche pas m’ont rendu un grand service. Cela m’a obligé à vérifier rapidement que tout fonctionne avant d’appuyer sur le bouton déclencheur.
Encore aujourd’hui j’essaye de garder ce reflexe parce qu’avec le numérique il est si facile de prendre trop de prises de vue qu’il faut après trier, sélectionner, effacer, jusqu’à ne plus savoir quelle photo est la bonne. Quelque fois, la première prise est la meilleure, les autres n’apportent que de la confusion.
Je suis très reconnaissante à ce professeur qui m’a « forgé l’œil » avec son obsession d’un négatif digne t’intérêt où l’on n’avait pas droit à l’erreur.
La photo reste présente dans ma vie, le regard aux aguets, toujours prête à capturer un instant, à fixer une scène, à mettre en valeur ce que je vois.
La photo est avant tout un plaisir, je ne me préoccupe plus de la technique, je profite au contraire des facilités actuelles pour à tout moment m’exercer à « VOIR ».
Pendant 15 ans j’ai eu moi aussi mon laboratoire dans ma salle de bain, amoureuse du noir et blanc, passant des heures à peaufiner mes tirages. Puis je suis passée à la couleur, au tirage papier, et enfin au digital.
Mais c’est à CalArts que j’ai appris à « prendre une photo », c’est-à-dire « à voir ». J’avais un professeur qui insistait sur la différence entre le beau et l’intéressant : « une photo, ce n’est pas une carte postale ». Il rejetait tous mes efforts d’esthétisme, répétant « c’est ennuyeux, il ne se passe rien ». J’ai mis des semaines avant qu’enfin il trouve mon travail de quelque intérêt.
Et il avait 2 règles d’or : la première, interdit de recadrer une photo, pour cela il voulait qu’on laisse le noir du contour du négatif lors du développement, preuve que celui-ci était entier et la deuxième, passer le moins de temps possible dans le labo photo parce que ce n’est pas la qualité du tirage qu’il recherchait mais la qualité de la prise de vue. La consigne était donc de développer une série de façon uniforme, qu’importe si c’était gris.
Entre le prix des films, du papier photo et le processus lent du développement, il était nécessaire d’apprendre à se restreindre avant d’appuyer sur le déclencheur. Cette contrainte économique et l’intransigeance d’un cadrage que l’on ne retouche pas m’ont rendu un grand service. Cela m’a obligé à vérifier rapidement que tout fonctionne avant d’appuyer sur le bouton déclencheur.
Encore aujourd’hui j’essaye de garder ce reflexe parce qu’avec le numérique il est si facile de prendre trop de prises de vue qu’il faut après trier, sélectionner, effacer, jusqu’à ne plus savoir quelle photo est la bonne. Quelque fois, la première prise est la meilleure, les autres n’apportent que de la confusion.
Je suis très reconnaissante à ce professeur qui m’a « forgé l’œil » avec son obsession d’un négatif digne t’intérêt où l’on n’avait pas droit à l’erreur.
La photo reste présente dans ma vie, le regard aux aguets, toujours prête à capturer un instant, à fixer une scène, à mettre en valeur ce que je vois.
La photo est avant tout un plaisir, je ne me préoccupe plus de la technique, je profite au contraire des facilités actuelles pour à tout moment m’exercer à « VOIR ».